C’est dans la nuit du 15 au 16 novembre, que je ressens mes vraies contractions. Elles ne sont vraiment pas comme les autres car elles me « serrent » le ventre et le dos. Je tourne et retourne sans me rendormir ... est-ce LE moment tant attendu ?
Je me décide à regarder l’heure : 3h35. Je n’ai plus sommeil, je me lève pour faire passer le temps et moins ressentir les contractions. Elles sont régulières et toutes les 5mn.
A 4h, je prends 2 spasfons car je me dis que ça ne sert à rien de souffrir si c’est un faux travail, mais cela ne change rien et je commence à y croire ! Je marche, je me décontracte, je surveille la pendule : toujours régulières et toutes les 3 à 4 mn. Je finis tranquillement mon sac, et je me dis qu’il est temps d’écrire un petit mot d’amour à mon homme en guise de cadeau de naissance (avec de bons cigares histoire de fêter ça dignement), et je m’inspire de ce que j’avais écrit sur mon blog pour nos 5 ans. Il est temps ... quand je dis que je fais toujours tout au dernier moment ... !
Il est 5h, je vais prendre une douche, me laver les cheveux et parfaire l’épilation ... un petit brushing pour la route ... ça occupe et ça ne fera pas de mal pour la suite !
Il est 5h45, je réveille mon homme, en lui disant qu’il peut aller prendre sa douche car il faut qu’on aille à la maternité. On est zen, pas pressés, je souffle sur chaque contraction. Je commence déjà à me dire que ce sera dur sans péri ! J’espère simplement que mon col a bougé, il était fermé une semaine avant alors ...
On arrive à la maternité à 6h30. On m’examine : col ouvert à 3. Yessssss ! « on vous garde ! ». Je voulais marcher encore mais monito obligatoire pendant 1h.
A 7h30, on me propose la péri : je veux d’abord savoir où en est mon col et aller marcher si ça n’a pas évolué. Mais mon col est ouvert à 5. On est trop content, ça va vite, on s’enflamme déjà en se disant que le plus long est derrière nous et que ça va aller vite ! L’anesthésiste galère pour poser la péri, il s’y reprendra à plusieurs fois. Sensation très désagréable. Mais l’effet est immédiat. Ca fait du bien ! Je me mets par contre à trembler. C’est un effet de la péri me dit-on. En tout cas, j’admire les femmes qui accouchent sans péri ! Deuxième effet kiss cool? L’ouverture de mon col ralentit. Grrr ! On commence à me parler de rompre la poche des eaux pour accélérer le travail. Je suis partagée entre l’idée de ce confort, car on commence à s’ennuyer ferme et le fait de laisser faire la nature.
A 10h je suis transférée en salle d’accouchement (enfin de la place !) et 20 mn plus tard, j’entends « plosch » et je me trouve inondée. Finalement je suis heureuse, la Nature fait son travail, et mon col continue à s’ouvrir.
A 12h, je suis quasi à dilatation complète mais je ne sens toujours pas « pousser ».
A 13h, ils décident de me faire pousser. Ah bon ? bah ok !
Mais j’ai beau pousser de toutes mes forces, j’ai l’impression que ça ne sert à rien. Un grand sentiment de frustration m’envahit ...
Au fond de moi, je pense « ma cocotte tu as fait 30 ans de sport et d’abdos, et tu n’es pas capable de mettre au monde ton fils ». J’ai l’impression d’être mauvaise au possible. Une mauvaise mère, déjà ...
Mon homme est là, présent, il me soulève la tête, écoute, patiente ... Et moi j’encourage notre fils à descendre et sortir, mais rien n’y fait. Les sages-femmes m’appuient sur le ventre mais ça ne sert à rien. Le gynéco sort les cuillères. Et là je bénis la péri. Je sens tout, mais je n’ai pas mal. Je sens qu’il fouille, tire, et ça dure, ça dure ... Mon homme me dira au moins 10 mn ! En plus il regarde, et moi je me dis qu’il va ressortir de là complètement traumatisé et qu’il ne voudra plus me toucher ! parce que c’est quand même impressionnant ! Mais non, je crois qu’il regarde avec un œil « technique » et concentré. Il attend de voir son fils ... Au bout d’un moment, j’entends le gynéco dire « ce n’est pas la peine, il est transverse, on passe au bloc ». Hein quoi ? Si près du but ?
Mais je sens bien que ce n’est pas le moment de discuter et tout ce que je veux, c’est que mon bébé aille bien. Le gynéco prend le temps de m’expliquer pourquoi (le bébé a la tête de travers et il n’arrive pas à l’attraper des 2 côtés de la tête pour le sortir) et me dit de ne pas m’inquiéter, qu’il n’y en a pas pour longtemps et que j’aurai bientôt mon bébé dans les bras. Il me dit aussi que ce n’est pas parce que j’ai une césa que j’en aurai d’autres par la suite... bref il essaie de me rassurer et moi j’essaie de rester calme mais j’ai les larmes aux yeux. Tout se bouscule dans ma tête ... mais maintenant je veux surtout qu’il sorte ... j’ai peur qu’il arrive quelque chose ...
Mon homme me fait plein de bisous en me disant « ça va aller ... » et je pars au bloc. Mon homme doit rester en salle d’accouchement. On lui amènera Titouan dès qu’il sera né. En salle d’opération, je suis heureuse de retrouver mon gynéco : c’est lui qui m’opère ! On me remet une dose de péri et je tremble de plus belle ... l’émotion aussi sans doute. Encore une fois, je sens tout, je peux même bouger mes jambes. Un drap blanc est tendu au-dessus de ma tête, et toute la durée de l’opération je vais le fixer intensément en répétant « l’essentiel c’est qu’il aille bien, l’essentiel c’est qu’il aille bien ... ». Je retiens mes larmes comme je peux, je ne sais même pas pourquoi j’ai envie de pleurer d’ailleurs, tout ce que je veux à cet instant, c’est l’entendre, le voir, le toucher.
Et puis d’un coup, je sens qu’on le sort de moi, j’entends un petit cri enroué suivi d’un « c’est un garçon ! 13h50 ! ». Je respire enfin un petit peu ... on lui fait les tous premiers soins et on me l’amène pour que je puisse le voir et lui faire un bisou.
« oh il a des cheveux noirs ! » : voilà la première chose à laquelle je pense ... j’ai du mal à réaliser que ce bébé est à moi ... Puis on l’amène voir son papa pendant qu’on me recoud.
Mon gynéco me dira qu'il avait aussi le cordon autour du cou, et qu'il ne pouvait de toute façon pas sortir par voie basse. Ce qui fera du bien à mon orgueil de nouvelle maman ! Dès que c’est fini, on me monte directement dans ma chambre avec mon homme et Titouan qui suit en couveuse. Il ne s’est pas passé une heure et en fait la surveillance se fera en chambre.
Ce qui fait qu’à peine arrivée, on me met Titouan en peau à peau et au sein. Ca y est ! enfin ! C’est notre moment de bonheur ! Il est là, tout chaud, tout contre moi ! Et il tête déjà avidement ! Mon homme lui fait plein de bisous tout tendres, on se retrouve enfin tous les 3 ... Il a la tête toute marquée du côté droit, à cause de la cuillère. Une vrai tête de petit rugbyman après un match ... pauvre poussin ! mais tout ça disparaîtra bien vite ! J’en profite ensuite pour offrir mon petit mot à mon homme, qui tout ému, me fera un autre beau cadeau en me disant je t’aime ...